Séraphin Richaud

un autochtone pittoresque de l'époque , il habitais dans la maison de Vincent Brunel a Régnier !....

Il cueillait de l'hysope et rendait visite à son ami Massot à Châteaufort (par lamontagne) pour lui demander s'il pouvait se permettre de lui apporter le surlendemain une faux à aiguiser, chaque voyage permettait de goûter des boissons ennivrantes...et était nourri par les Landrier et d'autres.......

merci a Alexandre Nabokoff  pour ce document


Définition des Noms ;

Pèr charrieira. (Dans les rues)

Chemin du Barri :

Dict. Honnorat : muraille, rempart, fortification ; gros nuage qui parait à l’horizon. On a fait dériver cde mot de barum ou barium, parce que dans l’origine on n’employait que des barres pour remparts. « A barri bas escala noun fau » (à rempart bas, il ne faut pas escalader).

Dict. Mistral : Barri, bàri, bàrris, limite extérieure. Rempart, muraille, fortification, grand nuage qui parait et s’étend à l’horizon. Li bàrri d’Avignoun : les remparts d’Avignon.

 

Impasse du Tourom :

Dict. Honnorat : TOUROUN. Nom qu’on donne, dans la Haute-Provence, à une grande auge de bois qui tient lieu de bassin de fontaine dans les maisons de campagne. Gros tronçon de bois.

Dict. Mistral : TOUROUN, TEROUN. Billon, tronçon de bois scié en travers ; auge creusée dans un tronc d’arbre, tenant lieu de bassin, de fontaine. « Es anado au touroun » elle est allée à la fontaine.

 

Rue du Badahuc :

Dict. Honnorat : BADAYUC, Nom qu’on donne à La Motte-du-Caire, à un conduit en bois, d’où l’on fait jaillir l’eau d’une source.

Dict. Mistral : BADAIU, BADAIUC, BADèIC, Tuyau par lequel on fait jaillir l’eau d’une source, conduit d’une fontaine.

 

Rue de l’Endrone :

Dict. Honnorat : ANDROUNA, ANDROUNE, Petite ruelle, entre deux maisons, où tombe l’égout des toits : le tour de l’échelle, en terme de coutume : latrines, lieu d’aisance. Endroit propre à se cacher, cul-de-sac. D’après le Père Mérindol, du grec « andron », petite salle réservée aux hommes, lieu écarté ; ou de l’italien « androne , andarone » allée, antichambre, formé de « andare » lieu où l’on « va, où l’on passe, ou peut-être encore du grec « androbasmos », chemin ou un homme seul peut passer, sentier ; ou selon M. Thomas, de « antron », antre, conduit.

Dict. Mistral : ANDROUNO, ENDROUNO , ruelle, cul-de-sac, vide qui sépare deux maisons, tour de l’échelle, réduit, cachette, latrines. « Dou pais couneissèn lis androuno » J. Aubert, (du pays nous connaissons les andrones) », « Dins l’androuno ounte s’amato » G. Azaïs, (dans l’androne où il se cache).

 


le bois d'affouage

LE BOIS D’AFFOUAGE

LE TRESOR DU FELIBRIGE (F. MISTRAL)

AFOUAJAMEN , s. m. : Affouagement, nom qu’on donnait dans le Midi à la répartition des impôts sur les biens taillables des communautés. En 1471, le Roi René fit faire l’affouagement général de la Provence.

AFOUAJA : Affouager, imposer un droit de fouage.

 

 

Dictionnaire de J. B. HONNORAT

AFFOUAGEAMENT, s. m. (affouadjamein) Affouagement, dénombrement des feux d’une paroisse, d’une commune, etc… d’après lequel on levait des impositions.

Ety. De a, de foc, de agere et de ment : litt. Action d’agir sur chaque feu, de compter les feux.

L’affouagement, selon M. Julien, Stat. De Prov., est une cotisation certaine et uniforme des biens taillables des communautés, faite par autorité publique, pour la contribution aux charges de l’état et du pays.

Le fouage, ou cette imposition qui se levait sur chaque feu ou chef de famille, a une origine fort ancienne. Nicéphore, empereur d’orient, qui s’empara du trône en 802, après avoir fait descendre Irène, exigeait de ses sujets le droit de feu : fumarium tributum. Dict. des Orig. De 1777, en 6 vol.-in-12 au mot Fouage.

Cette manière d’imposer par feux était déjà connue dans nos pays en 1390 : l’affouage fait en 1470 subsistait encore en 1664.


Lou vounge de nouvembre. (Le onze novembre).

Extrait de « NOTO de GUERRO » de Marius Jouveau.

« Un jour poudrai dire touto l’abouminacioun de la guerro. Lou proumié cop qu’intrère dins lou bos de l’Argouno, n’en véguère subran l’inmenso ourrour. Entre prene lou camin d’aquelo Fontaine-aux- Charmes tant souvènt tencho de sang, crousère d’ome que, lou cap fendescla pèr li balo o li mèmbre estrassa pèr lis oubus, sousclant o ourlant, trantaiant o se tirassant, fugissien l’infèr oute plouvié ferre e flamo, à l’asard di camin, vers la sousto, vers lou soulas, vers la Vido ; e pèr darrié aquelo troupo esfraiouso, venien de brancardié carrejant de cors en douliho, de cadabre embessouna tèsto e pouncho, de mouloun de car plegado dins de telo de tendo. E, aquelo proucessioun à refreja li mesoulo dou plus dur, la veguère passa dous jour de tèms souto mis iue. Pensave i maire, pensave i femo, pensave i sorre em’i nouvieto… Eme iéu i’avié dous à tres cènt soudard qu’avien quita lou Miejour au cant di cigalo, uno semano avans. Un Gervais que sarié senatour, poudrié crèire qu’aquel espetacle i’amoussè lou courage. Mai vautre sauprés que l’enràbi n’en fagué de lioun ardènt, e que, quand noste tour venguè d’ana au rode just dou chaple, n’i’aguè pas un de mousi. Ah ! èro quàsi tout d’ome caloussu, fau vous dire : de pastre, de pacan, d’encian marin meme, que lou fusiéu ié pesavo pas mai qu’uno fusto ; uno bello mostro de Miejournau – e qu’avien pas crento de se dire dou Miejour. Maugrat que nous agon tour à tour incourpoura dins lou 22ième Cors, dins lou liè, etc.., quand quaucun ié demandavo d’ounte èron : « Sian dou quingième cors ! » respundien aut e net.

 

Traduction « non savante » :

Un jour je pourrai dire toute l’abomination de la guerro. La première fois où j’entrai dans le bois de l’Argone, j’en vis soudain l’immense horreur. Dès que je pris le chemin de cette Fontaine-aux-Charmes si souvent teinte de sang, je croisai des hommes qui, la tête fendue par les balles ou les membres déchirés par les obus, geignant ou hurlant, trébuchant ou se traînant, fuyaient l’enfer ou pleuvait fer et flammes, à l’hasard du chemin, vers l’abri, vers le soulagement, vers la Vie ; et par derrière cette troupe effrayante, venaient des brancardiers transportant des cors brisés, des cadavres réunis deux par deux tête bêche, des monceaux de chair enveloppés dans des toiles de tente. Et cette procession à glacer la moelle du plus dur, je la vis passer pendant deux jours sous mes yeux. Je pensais aux mères, je pensais aux épouses, je pensais aux sœurs et aussi aux jeunes fiancées.

Avec moi il y avait deux à trois cents soldats qui avaient quitté le Midi au chant des cigales, une semaine avant. Un naïf qui serait sénateur pourrait croire que ce spectacle leur émoussait le courage. Mais vous, vous saurez que la rage en fit des lions ardents, et que, quand notre tour vint d’aller justement sur les lieux du carnage, il n’y en eut pas un d’hésitant. Ah ! c’était quasiment tous d’hommes aux mains calleuses, il faut vous dire : des bergers, des paysans, d’anciens marins même, dont le fusil ne leur pesait pas plus qu’une bûche ; un bel échantillon de gens du Midi – et qui n’avaient pas honte de se dire du Midi. Malgré qu’ils nous aient tour à tour incorporés dans le 22 ème corps, dans la boue, etc.., lorsque quelqu’un leur demandait d’où ils étaient : « Nous sommes du quinzième corps ! » répondaient-ils haut et net.

 

 


L’ADOUX

Dictionnaire HONNORAT :

ADOUS, ADOUX, DOUY, ADOUTZ : Source d’eau douce qui paraît fraîche en été et chaude en hiver, parce qu’elle est peu soumise aux influences extérieures.

Dictionnaire Grand Trésor MISTRAL : ADOUS, DOUS, DOUCH, ADoUSE, DOùSE, (roman : adous, adouiz, doutz, dous, dotz : conduit, canal, tuyau, latin ductus) : source d’eau douce qui paraît fraîche en été et chaud en hiver. Aigo d’adoux, eau de source.

Tout jalo, li pous ,

Emai lis adous. (Paul Arène).

Sarié pas la flour sacrado

Que bluiejo dins l’adous ? (A. de Beaucaire).

 


EICI  SIAN  TOUTIS  PROUVENçAU

A propos de « naich » dont nous avons entendu parler ces temps derniers à  Bayons :

Définitions  de quelques dictionnaires :

PICHOT  TRESOR  de Xavier de Fourvières  (édition 1975) : NAI (prononcer nail) = routoir, mare, bassin) ; NAI = rouir, délayer la chaux, être plongé dans un nai ; NAIAGE  = rouissage ; NAISIé (prononcer naillisié) ou NAISSE = chanvre qui est encore dans le NAI 

 

TRESOR  DU  FELIBRIGE de  Frédéric MISRAL (édition 1979) : NAI, NAIS, NAISSE, NAICH = routoir, lieu où l’on fait rouir le chanvre ; mare ; voir ROUSADOU : bassin, pièce d’eau, voir  BARQUIèu, GOURGO, RESTANC

NAIA, BOUTA NAIA, FAIRE (prononcer faillré) NAIA LOU CANEBE (canèbe : chanvre) ROUIR (faire rouir le chanvre) NAIA DE TELO (prononcer tèlo, faire tremper de la toile ; ACO NAIO, ACO NAISSO : cela croupit.

NAIAGE, NAIàGI, NAISAGE, NEISAGE = rouissage, action de rouir, voir « issac » : ancien droit que l’on payait pour faire rouir. NAISIé : chanvre qui est encore dans le routoir.  Devinette : QU’ES  ACO : AU BOS NAIS, au PRAT NAIS, A LA VILO JAPO ? énigme populaire dont le mot est : LI BARJO, le BRISOIR de CHANVRE.

Dictionnaire Provençal-Français par S. J. HONNORAT, Docteur en Médecine à Digne (édition 1847) : NAI (naï) NAY, NAIS, ROUSASOUR, ROUZADOUR, NAISSE : routoir, bassin où l’on fait rouir le chanvre et le lin, couler, sourdre,  parce que c’est ordinairement d’une eau de source qu’on se sert.